Deux siècles d’outrage effacés grâce aux peintures à la chaux de Socli

L’artisan stucateur Louis Cassier a fait édifier en 1835 la maison de maître des Cariatides, dans le centre ville de Foix. La façade de cette bâtisse, qui a subi les outrages du temps, a récemment été entièrement rénovée grâce aux mains expertes de Véronique Vialis, décoratrice et spécialiste des ornements décoratifs en plâtre et de son associé Philippe Montoux.


Désormais inscrite au Patrimoine Historique, l’immeuble des Cariatides est ornementé de moulures, colonnes en faux marbres, corniches traînées et chapiteaux d’apparat. L’intégralité de la structure des poteaux et des poutres est en bois chemisé de plâtre, et recouvert de stuc, mélange de chaux et de poudre de marbre colorés. Sans oublier les huit Cariatides et les deux Atlantes qui habillent le 2ème étage. Une merveille de conception architecturale dont l’inscription au Patrimoine Historique a placé la rénovation sous l’œil vigilant d’un architecte des Bâtiments de France. La rénovation devait par conséquent reprendre à l’identique la construction de l’époque, en utilisant des techniques quasi-similaires à celles d’origine.
La première étape a consisté par un nettoyage et une élimination de tous les éléments trop abîmés ou cassés. Remplacés, réparés pour certains, il a fallu ôter minutieusement les restes de peinture, lichens et autres résidus dus à la pollution ambiante.
La rénovation physique des éléments a permis de réaliser une nouvelle mise en couleur. Cette dernière a été faite avec la peinture à la chaux Centri Storici de Socli. Les peintures à la chaux ou " laits de chaux " permettent la coloration d’une surface murale tout autant que sa protection et son hygiène. Appliquées, en intérieur comme en extérieur depuis la plus haute Antiquité, elles teintent la surface tout en bouchant les microfissures et en protégeant les supports (pierre, brique, bois ou enduit). Le Ph très élevé de la chaux agit comme un aseptisant en détruisant, en outre, les bactéries. 
Pour s’approcher au plus près de la création, les teintes d’époque ont été contretypées en mélangeant des pigments naturels d’origine minérale dans la base de peinture à la chaux de Socli. La capacité de ce type de peintures à absorber les pigments a nettement simplifiée cette opération, même si les exigences de l’architecte des Bâtiments de France, ont obligé la décoratrice à plusieurs essais avant d’obtenir la teinte adéquate appliquée en deux couches. La première chargée en béatite impalpable (poudre de marbre) a permis de donner un peu plus de consistance à la peinture. La seconde a juste été teintée. Les dix colonnes et les deux bandeaux en faux marbre ont été patinés à la chaux Velatura de Socli, une véritable patine à l’ancienne, semi-transparente, prête à l’emploi et naturelle. La souplesse naturelle de la chaux Velatura permet en effet de l’utiliser sur tous les supports et dans toutes les configurations, avec une mise en œuvre extrêmement simple. Le résultat est bluffant : teintés à leur juste couleur, les éléments du décor de façade seront en outre protégés dans le temps contre les bactéries et moisissures ce qui leur permettra une meilleure pérennité.